Un univers musical à la croisée des songes et du réel, une dream pop élégante et un monde nocturne illuminé par la Lune… à travers sa musique, Draumr nous retranscrit son syndrome de déréalisation. Découvrez dans ce focus cet artiste si particulier, qui sortira son premier album en automne 2020.
Draumr © Maxence B. Cardon
None of These Days :
Draumr : du glam rock à la dream pop…
Gabriel Cheurfa, futur Draumr, fait ses premiers pas dans la musique à onze ans, lorsqu’il apprend la batterie, puis la guitare et le piano. Ses modèles ? L’ex Beatle Paul Mc Cartney, le mélodieux et électronique Jon Hopkins ou encore le musicien expérimental Panda Bear. Durant son adolescence, Gabriel joue en tant que batteur dans plusieurs groupes de glam rock et d’ambient rock.
Dès 2011, Gabriel souffre du syndrome de déréalisation, « une altération de la perception ou de l’expérience du monde extérieur qui apparaît étrange, irréel et extérieur ». C’est trois ans plus tard qu’il se décide à créer le projet Draumr, afin d’exorciser ses troubles. « La création de ce projet est parti d’une envie de raconter, d’utiliser cette souffrance et ces histoires qui m’étaient arrivées à des fins narratives afin de me libérer d’un poids, comme un exutoire en quelque sorte. » Comme avec la déréalisation, Draumr nous détache de la réalité le temps d’un morceau, nous mettant dans un état de semi-conscience, entre rêve et réalité.
Entouré d’Igor Bolender (claviers, basse, co-production), d’Adrien Garbar (batterie, pads) et de Pierre Duval (guitariste de Bel-Air), Gabriel enregistre ses sons et réalise plusieurs concerts sur la région parisienne. Draumr conquiert notamment le public de la salle éphémère du Grand Rivage sous la Cité de la Mode et du Design en 2016 et du Pop-Up du Label en 2018. En 2019, le projet se produit à la Dame de Canton avec leurs compères de Bel-Air. En cette même année, Draumr organise également un concert au Silencio. C’est ainsi que Gabriel voit son projet évoluer, sans pour autant y percevoir un quelconque intérêt commercial…
Strange-Face Illusion (Lyric Video) :
Une musique de rêve…
Le projet Draumr tient son nom de scène des antécédents musicaux de Gabriel (« batteur » étant drummer en anglais). Néanmoins, son nom de scène s’inspire aussi de l’ancien norrois, draumr, qui signifie « rêve ». Un nom qui s’accorde plutôt bien avec l’ambiance générale et le thème du projet. Draumr nous immerge dans son univers nocturne par le biais d’une dream pop éthérée, teintée de glo-fi édulcorée et de chill wave.
La musique de Draumr est alors un dialogue entre le songe et la réalité. Gabriel s’exprime d’ailleurs pour le webzine Le Bombardier : « J’ai voulu créer un monde sonore et visuel qui pourrait permettre à l’auditeur de s’évader pour mieux se comprendre, en imaginant un monde parallèle au nôtre dans lequel nos rêves se mêlent à la réalité, sans l’altérer ou la refouler, mais simplement pour mieux la comprendre et l’accepter. » Pour cela, Draumr use de vapes de claviers, de chœurs de voix lointaines et aériennes, et de guitares rondes et sensuelles.
Pour prolonger cet état de transe, Draumr s’inspire grandement de Pink Floyd. Son adolescence est en effet bercée par les albums phares de Meddle et Dark Side of the Moon. Le groupe britannique base son œuvre sur des titres longs, expérimentaux et progressifs, qui brisent le classique « couplet-refrain » et misent sur l’ambiance et l’émotion. L’univers visuel et cinématographique de Pink Floyd guide également Gabriel pour son projet personnel.
Draumr s’influence aussi bien de la dream pop de Beach House que du psyché rock du groupe australien Tame Impala. La musique de Draumr fait également référence à des artistes internationaux comme Grouper, Ariel Pink, Connan Mockasin et Men I Trust. Son auditoire identifie par ailleurs l’œuvre de Draumr à la musique du duo french touch Air : « Air est devenu une très grosse influence avec le temps. » déclare Gabriel pour le webzine Funkidole. « Quand j’ai commencé le projet, je connaissais très peu ce groupe. Tout le monde me disait que c’était le groupe dont je me rapprochais le plus, et que je devais être un fan de la première heure, alors qu’à l’époque pas du tout ! ». En 2017, Gabriel a la chance de collaborer avec Stéphane ‘Alf’ Briat, producteur des premiers albums d’Air, qui a aussi travaillé avec Phoenix et Sébastien Tellier. Gabriel collabore en effet avec beaucoup d’artistes pour voir aboutir son projet audiovisuel…
Seamless :
Un univers graphique à la croisée de l’illustration et du cinéma
Draumr instaure un univers graphique qui lui est propre : un monde parallèle, plongé dans la nuit, peuplé de créatures enchantées et mystiques, dans une harmonie de couleurs froides et pastel. Pour réaliser ses clips, Gabriel fait appel à des artistes illustrateurs tels que Flora Gaal pour sa lyrics-vidéo colorée et enfantine de Strange-Face Illusion. Pour ses clips Hydrangeas et Elsewhere Forever, c’est signé de la patte de Kathleen Ponsard et d’Ivan Herrera, du collectif Chroniques Cosmiques.
Gabriel a aussi un profond attrait pour le cinéma, notamment pour l’œuvre d’Akira Kurosawa, réalisateur de son film préféré Dreams (1990). Les œuvres de Tim Burton, Steven Spielberg, Michel Gondry et Ridley Scott marquent également le jeune artiste, qui coréalise deux de ses clips avec son ami Maxence Cardon. « C’est un moyen d’expression qui me permet de me détacher un peu de la musique et de pouvoir raconter mes histoires de la manière la plus fidèle possible. » reconnaît Gabriel pour Funkidole. « J’espère pouvoir continuer à le faire pour mes futurs projets, il y a déjà beaucoup de choses écrites et prêtes à être réalisées. »
Par le biais de ces deux passions, la narration et le graphisme ressortent beaucoup dans l’œuvre de Draumr. Toujours pour le webzine Soul Kitchen, Gabriel confesse : « Par le prisme de l’hypnagogie (état de semi-conscience entre le réveil et l’endormissement), j’aime créer des personnages pour jouer mon rôle dans une dimension parallèle, comme des alter-égos. J’ai envie que ces histoires appartiennent à tout le monde, sans qu’elles s’apparentent spécialement à moi. Ce qui m’intéresse, c’est que font les gens de cette histoire, et de voir comment ça leur parle, il y a toujours un double discours dans mes paroles. »
Hydrangeas :
Derrière deux EPs, un premier album…
Le premier EP autoproduit de Draumr voit le jour le 12 octobre 2015. Nefelibata (« l’homme qui marche sur les nuages » en vieux protugais) est un EP qui se compose de quatre titres. L’opus propose déjà une musique poétique, cosmique et hors du temps. Le single Strange-Face Illusion sort un an plus tard, et délivre « un message d’amour et d’optimisme pour ceux qui, au fond d’eux veulent sourire et danser ».
Le single Hydrangeas sort en avril 2017. Draumr semble ici s’accompagner de chants de nymphes, et dévoile à travers son clip officiel un monde imaginaire floral et un brin psychédélique ! Le 1er juin 2018, le single Seamless présente le deuxième EP, Ethereal Mildness, qui sort quelques jours après, le 22 juin. Pour cet EP de quatre titres, Draumr collabore avec Stéphane ‘Alf’ Briat et l’illustratrice Anna Uru, pour sa pochette délicieusement onirique. Ethereal Mildness est une invitation à l’introspection, au refuge dans le sanctuaire de notre esprit, pour s’apaiser et vivre l’instant présent.
Le 24 avril 2020, Draumr réalise son single Elsewhere Forever. « La chanson Elsewhere Forever est une ode à la mélancolie d’un amour perdu. Elle est l’histoire d’un homme affaibli par le temps désormais figé, face à un miroir reflétant la fragilité de son être et les méandres de la psyché ». Elsewhere Forever annonce d’ailleurs la sortie d’un premier album pour l’automne prochain. Drawn-Out DayDream se compose de dix titres, et offre un véritable « voyage stellaire autour de l’amour, du rêve et de l’acceptation de soi ». Gabriel dévoile pour le webzine Skriber : « J’ai pris le temps pour la réalisation de ce premier album. En effet, je souhaitais aussi prendre le temps de me découvrir moi-même, personnellement et musicalement ».
En attendant l’album, Gabriel a la gentillesse de nous faire patienter avec une petite annonce : « Je sors mon prochain single fin juin, avec un clip que j’ai coréalisé avec Maxence B. Cardon encore une fois. C’est une ambiance beaucoup plus joyeuse et estivale, en duo avec une chanteuse qui est présente sur deux titres de l’album. » Drawn-Out DayDream promet en tout cas d’être la quintessence du projet dream pop français…
Amicalement,
Alice
Elsewhere Forever :
Pour en (sa)voir plus sur l’artiste :
Site Officiel : https://www.draumrmusic.com/
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